Le hasard fait bien les choses

Kieran & Margo

La matinée est longue et je fatigue devant le travail sur lequel je m’acharne depuis hier soir. Je suis restée toute la nuit au boulot, enchaînant café sur café pour être sûre de terminer le vêtement à terme. Les clients de l’entreprise où je travaille ont l’air particulièrement attentif au timing dans lequel leur commande est prête et je ne veux pas risquer de me faire virer pour une simple plainte de retard. C’est pourquoi je travaille avec un tel acharnement, perdre cet emploi dont je rêve depuis toute petite serait la goutte d’eau qui foutrait tous mes espoirs en l’air. Je n’ai jamais cru que ce serait possible qu’une telle société s’intéresse à une fille aveugle pour un poste aussi important. Je ne pouvais absolument pas refuser, ça aurait été la pire erreur de toute ma vie. Ca fait deux-trois semaines que je suis à Londres et donc, que je travaille ici. C’est en partie cette offre qui m’a fait revenir dans cette ville et qui a mis fin à ce si beau voyage que j’entreprenais. Je suis en train de coudre le vêtement quand le nom d’Ezio traverse mon esprit. Je sais que me faire des espoirs quant à la reprise de notre relation est complètement idiot mais je ne peux pas m’en empêcher. Je sais que je ne le possèderais plus, que nous deux, après ce que j’ai fait, ça ne marchera plus jamais. Cette pensée me fait souffrir alors que je repense aussi à notre dernière conversation. Je risque de ne plus jamais le revoir maintenant qu’il va habiter en Italie, quand il me l’a appris, j’ai ressenti comme un déchirement dont je ne suis pas sûre de facilement me remettre. Je ne pensais pas avoir tout gâché à ce point-là et l’idée de ne plus jamais le revoir brise petit à petit mon cœur. Je repense à toute notre conversation de long en large, essayant de chasser mes sentiments toujours présents pour lui, je dois arriver à tourner la page. Je me rends compte que j’ai fini le vêtement et un sentiment de fierté et de joie m’emplit, faisant disparaître toute la tristesse de la rupture. Je montre le vêtement à la patronne pour avoir son accord avant de le mettre dans une boîte et le donner à ma collègue qui s’occupe des commandes.

Après toutes ces heures supplémentaires, j’ai le droit de quitter le bureau plus tôt et de profiter du reste de la journée pour me reposer de cette nuit sous caféine. Je décide de me rendre dans le parc d’Hampstead, c’est un endroit reposant et calme, je m’y rends souvent quand j’ai envie de prendre l’air sans être dérangée par les bruits des voitures qui démarre et des musiques sortant des magasins et autres cafés. Je passe par mon appartement pour me changer et aller chercher mon chien, Shadow. Quand j’arrive à l’appartement, il me fait la fête, me sautant dans les bras. Je vais me changer rapidement, troquant ma tenue de travail plus sérieuse pour une tenue où je suis vraiment à l’aise. J’enfile donc une jupe noire que j’ai confectionnée et un haut gris que j’ai fait pendant mon séjour en France (ici). Je sors de la salle de bains et appelle Shadow pour pouvoir lui mettre une laisse. Le coût du dressage pour chien d’aveugle est plutôt élevé mais c’est vraiment pratique et maintenant, je n’imagine plus ma vie sans mon petit chien. Nous quittons l’appartement et nous nous rendons au parc. Quand nous arrivons là-bas, je me promène simplement dans l’allée avant de décider de m’asseoir sur un banc. Après le lui avoir demandé (il est très bien dressé), Shadow me guide à un banc et pour être sûre qu’il n’y a personne, je demande au cas où.

-Bonjour ! Est-ce que je peux m’asseoir ?