look into my eyes, it's where my demons hide. Natale Adam Castellano.
Ce nom ne vous dit peut-être rien. Mais en revanche, vous connaissez sans doute mieux mon paternel, Cesare Castellano.
Tête d’affiche dans les journaux, il est souvent dépeint comme un homme froid et insensible, qui fait sa loi et trafique des choses pas très jolies, en ayant pour complices des flics ripoux de la ville.
Mais bien évidemment, tout ceci n’est que supposition.
Personne n’a jamais eu la moindre preuve…
Mon père est passé maitre dans l’art de dissimuler ses activités.
Néanmoins, moi, je peux dire que tout ceci n’est que vérité.
Mon père est à la tête d’un réseau, c’est un mafieux de la vielle époque. Il fait parti de ceux qui ne pardonnent jamais les trahisons et exécutent sans le moindre état d’âme. Après tout, pourquoi en aurait-il ? Il est né ainsi. Son père lui-même tenait ce business, il n’a fait que rendre son fils aussi froid et insensible que lui. Il en a fait une sorte de machine de guerre.
Et bien évidemment, mon père a fait de nous la même chose.
Nous, mon frère ainé et moi-même.
Renzo était son fils préféré, son successeur. Il avait tout misé sur lui. Il croyait en lui, c’était son fils prodige, le seul et unique. Moi, je n’étais que le second et de ce fait, je n’avais pas la même importance. Certes, on m’inculquait les mêmes choses qu’à Renzo, mais je sentais bien que je n’avais pas ma place parmi eux. Il ne pouvait y avoir qu’un seul successeur, et comme dans la monarchie, c’est toujours l’ainé qui héritait de ce privilège. Je m’en accommodais très bien, finalement.
Malheureusement, tout n’était pas aussi simple que cela. Quand on vit dans une famille mafieuse, on se récolte aussi beaucoup d’ennemis et autant dire que les Castellano en ont un paquet. Ils sont aussi durs et cruels que nous et s’ils ne peuvent atteindre le boss, ils s’en prennent aux fils. Et c’est ce qu’ils ont fait.
C’est en 2011 que Renzo a été assassiné par une famille rivale. Nous avons toujours su de qui il s’agissait parce qu’ils signent les crimes. C’est un truc que l’on fait à chaque fois, c’est aussi une manière de marquer son territoire, de dire qu’on est là, plus forts que les autres, plus menaçants aussi.
Le meurtre de Renzo fut un coup dur pour mon père et pour moi aussi. Malgré nos différences, j’étais proche de mon frère et je l’aimais réellement. Et sa disparition fit de moi le successeur. Cette place que je ne voulais pas, me revenait finalement de droit. Putain de cauchemar…
Pour rendre ma couverture plus crédible, mon père m’envoya à l’université, en croyant que ça allait être bénéfique. Sauf que j’y faisais n’importe quoi. L’université était un terrain de jeu formidable. Je vendais de la came, je me tapais des gonzesses et c’était génial. Du moins, ça l’était jusqu’à Malia.
Chaque homme a sa faiblesse, et la mienne, c’est elle. Cette gamine qui se donne des airs hautains, cette peste, cette manipulatrice. Elle se donnait un genre à l’université et je trouvais ça dommage…
si mignonne, mais si conne. Ça avait été ma première pensée jusqu’à ce que je la recroise en dehors de la fac et là, c’était bien différent. Elle n’était plus si peste, elle semblait être… comme tout le monde. Ça m’a intrigué. Je l’ai accosté. Début de l’histoire.
On ne pouvait pas être ensemble, je le savais très bien. Franchement, qu’est-ce qu’elle allait foutre avec le fils d’un mafieux ? D’ailleurs, elle pensait que j’étais juste dans un trafic, pas que j’étais le fils Castellano. De toute manière, les noms, beaucoup portent les mêmes alors c’est facile de dire qu’on ne fait pas parti d’une telle famille.
Ça ne m’a pas empêché de l’entrainer dans ma folie. On s’aimait comme des fous. On passait nos journées libres ensemble, à base de rendez-vous clandestins, un peu partout, tout le temps. J’avais l’habitude de vivre ainsi, en me cachant, mais elle, ça devait être la première fois, je n’en sais trop rien. Je sais juste qu’on était bien tous les deux, qu’on aurait pu aller loin… Si seulement je n’avais pas eu Cesare Castellano pour père.
Il avait déjà perdu un fils, il ne pouvait pas se permettre d’en perdre un autre. Des menaces planaient sur moi et ça le mettait en rogne, il voulait exécuter les responsables, mais pour ça, il fallait que je sois loin. J’avais déjà frôlé la mort en me faisant poignarder, ça ne pouvait pas recommencer. Alors un jour, il m’a foutu dans un avion direction le fin fond de la Sicile où je suis resté caché pendant quasiment une année entière. Ça a été une disparition soudaine, je n’ai pu le dire à personne. Et surtout pas à Malia. Pour elle, comme pour les autres, je devais disparaître.
Je savais qu’elle était pistée, elle aussi. Elle était ma faiblesse, ces gars le savaient parfaitement et rester là, à Londres, ça l’aurait mise en danger et ça, ce n’était pas possible. Alors je suis parti sans rien dire, sans opposer la moindre résistance. J’ai simplement chargé mon père de la protéger en restant dans l’ombre. Il ne comprenait pas pourquoi j’étais autant attaché à elle, ni pourquoi elle comptait autant à mes yeux, et je n’ai pas cherché à lui expliquer. Je disparaissais s’il faisait son job et il l’a fait sans poser de question.
Et aujourd’hui, puisque la menace est écartée, le fils Castellano fait son grand retour dans la ville des Londres, prêt à affronter bien plus que des rivaux.
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